Je fais partie des reconverti(e)s.
J’ai eu une carrière « dans les chiffres », puis un jour j’ai suivi mon instinct.
Une rencontre, une approche, un truc qui était là, depuis toujours, en dormance, un tissu de faisceaux convergeants, une évidence, puis la mise en abîme …
C’était il y a 10 ans.
Tout pile.
Le 11/04/2011.
J’ai pris un numéro d’entreprise, pour « officialiser » ce qui était en train d’arriver, je devenais photographe.
L’internet a montré ce que je commençais à faire, la demande a suivi, et je me suis lancée.
Ce fut à la fois simple et complexe, entre le truc instinctif qui fait que tu ne te poses pas mille questions, et les autres qui te rappellent que « c’est un vrai métier ? Moi avec un appareil comme ça je fais aussi de belles photos ! Attention tu es à contre-jour là ! Tu ne prends pas le flash ? On peut vraiment vivre de la photo ? C’est plutôt une passion non ? C’est quoi que tu fais dans la vraie vie ? Ça va, tu fais de belles photos ? C’est le meilleur endroit là, non , en plein soleil ? Avec les téléphones maintenant, l’appareil photo c’est fini nan ? … »
(j’en passe et j’en oublie …)
Et puis les retours, les messages, les partages, les petites choses qui font que tu sais
que tu as eu raison, que c’était ça.
Mon approche n’a pas changé, déjà « avant », avec mes petits compacts, quand je voyais des choses, mais que je ne parvenais pas à montrer la lumière que j’apercevais là où personne ne voyait rien, les moments, les endroits, que je ne voulais pas oublier.
Je suis discrète, un peu en planque, je chope le moment, j’anticipe le souvenir, avec humour et/ou émotion, avec toujours une recherche esthétique.
L’angle est choisi, à l’avance ou à la seconde, le cadrage calculé, la lumière gérée.
Mais l’improvisation est mon maître-mot, elle ouvre toutes sortes de petites portes : la spontanéité, le naturel, le rire, l’émotion, une douleur cachée parfois, une pudeur qui s’évapore gentiment …
Chaque séance est un moment suspendu, chaque événement a son lot de surprises et de petits bonheurs, chaque entreprise a son identité, chacun est unique et je veux le montrer, même au milieu du monde.